Aider les cellules à s’aider elles-mêmes et lutter contre la maladie de Parkinson, chemin faisant

Shafqat Rasool
étudiant au doctorat
l’Université McGill

Shafqat Rasool, étudiant au doctorat à l’Université McGill, tente de trouver la façon dont PINK1, un gène associé à la maladie de Parkinson, est activé. Il étudie également de petites molécules qui pourraient améliorer le fonctionnement du gène. PINK1 indique aux cellules du corps de retirer les mitochondries endommagées. Lorsque ce gène ne parvient pas à faire son travail, les mitochondries endommagées s’accumulent et s’agglomèrent dans les neurones, ce qui cause la mort de ceux-ci et entraîne la maladie de Parkinson. Shafqat Rasool espère découvrir une cible thérapeutique pour s’attaquer à une cause fondamentale de cette maladie. Ses recherches sont rendues possibles grâce à une Bourse d’études supérieures du Programme de recherche de Parkinson Canada pour 30 000 $ sur deux ans.

Shafqat Rasool se souvient très bien de la révélation qu’il a eue concernant les maladies neurodégénératives lors de ses études de premier cycle, l’idée désagréable qu’une date d’expiration pourrait s’appliquer aux protéines, les composantes fondamentales de notre santé.

« J’ai trouvé surprenant — et un peu bizarre — que les protéines, qui sont des machines conçues pour fonctionner parfaitement, puissent tout simplement échouer à un moment donné », se souvient-il.

Rasool poursuivait ses études de premier cycle au Pakistan, son pays natal, à l’époque où la structure de la protéine génétique clé appelée Parkin a été découverte par deux chercheurs de l’Université McGill, Jean-François Trempe et Kalle Gehring. Il n’en fallait pas plus pour qu’il se fraie un chemin jusqu’au laboratoire de Trempe à Montréal, où il effectue maintenant sa troisième année d’études doctorales. Il s’intéresse au rôle crucial que joue la protéine parkin dans le développement de la maladie de Parkinson.

« C’est à ce moment que j’ai senti qu’il y avait quelque chose de nouveau dans ce domaine. C’est ce qui m’a incité à m’orienter vers cette recherche », explique Shafqat Rasool. Ses recherches sont rendues possibles grâce à une Bourse d’études supérieures du Programme de recherche de Parkinson Canada pour 30 000 $ sur deux ans.

La protéine Parkin aide les cellules à éliminer les composants endommagés des mitochondries. Elle est la minuscule structure à l’intérieur des cellules responsables de la production d’énergie. La protéine Parkin travaille en collaboration avec un autre gène, PINK1, à qui il arrive de mal fonctionner. Si le gène PINK1 échoue, il ne parvient pas à extraire des cellules les protéines et les mitochondries endommagées. Elles peuvent s’agglomérer et provoquer la mort des cellules cérébrales qui contrôlent les mouvements du corps, ce qui entraîne la maladie de Parkinson.

Shafqat Rasool souligne que PINK1 est essentiel au maintien de la fonction mitochondriale et au contrôle de la qualité, un maintien qui est menacé par la maladie de Parkinson. Il prend donc le gène PINK1 comme cible essentielle pour corriger le processus qui ouvre la voie à la neurodégénérescence. Il explore la vaste collection de référence de petits composés moléculaires de McGill, à la recherche d’autres types d’agents susceptibles d’interagir avec PINK1 pour corriger l’effet de toute mutation pathogène. L’objectif est de veiller à ce que les cellules puissent réagir aux dommages mitochondriaux avant qu’elles ne soient compromises et que la santé de la personne ne finisse par être également compromise.

L’accent mis sur PINK1 représente une voie nouvelle et stimulante pour un traitement médicamenteux susceptible d’améliorer la vie des patients atteints de la maladie de Parkinson, car ce type de molécule constitue une cible pratique pour la mise au point de médicaments. « Je le vois comme un domaine émergent, lance-t-il. Dans les années à venir, nous établirons l’importance de cette voie dans la découverte des fondements de la maladie de Parkinson. »