La marche à petits pas, le blocage de la marche et la marche lente peuvent éventuellement forcer certaines personnes atteintes de la maladie de Parkinson à utiliser un triporteur ou un fauteuil roulant motorisé ou même à rester à la maison. Olivia Samotus, étudiante au doctorat, met à l’essai une pile implantable qui transmet des impulsions électriques à la moelle épinière. La recherche de Samotus est rendue possible grâce à un prix d’études supérieures de 20 000 $ sur deux ans du Programme national de recherche de Parkinson Canada et financé par la Lanka Charitable Foundation.
L’implant, que les gens peuvent contrôler eux-mêmes à l’aide d’une télécommande, active des zones du cerveau endommagées par la maladie de Parkinson. Jusqu’à présent, il était difficile de traiter ces problèmes de marche, mais une nouvelle approche adoptée à l’Université Western aide un petit groupe de personnes à gagner en autonomie.
« C’est comme un stimulateur cardiaque , explique Mme Samotus. Quelques électrodes sont implantées juste au‑dessus de la moelle épinière. Elles envoient du courant électrique pour stimuler les fibres (nerveuses) et la moelle épinière. »
Le superviseur de Mme Samotus, le Dr Mandar Jog, et son équipe ont déjà démontré que cet implant améliorait la capacité de marcher d’un groupe de cinq personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
« Nous avons constaté d’énormes changements pendant une période pouvant aller jusqu’à six mois, explique Mme Samotus. Nous avons noté une réduction radicale du blocage de la marche, les gens ne tombent pas et une personne en fauteuil roulant utilise maintenant un déambulateur. »
Elle teste maintenant différentes fréquences et durées d’impulsions électriques auprès d’un plus grand groupe de 25 personnes afin de déterminer quels programmes de l’appareil sont les plus efficaces pour chaque patient. Elle utilise un electroencéphalogramme (EEG) pour mesurer les signaux cérébraux et déterminer quelles zones du cerveau sont modifiées par la stimulation de la moelle épinière. Elle participe également à une étude de suivi plus longue avec le Dr Jog afin d’examiner les résultats de ce traitement chez les cinq premières personnes qui ont participé à l’étude pilote initiale.
Si cet appareil continue de fonctionner avec succès auprès d’un plus grand groupe de personnes ayant des troubles de la marche causés par la maladie de Parkinson, il pourrait se révéler un traitement efficace pour rétablir l’autonomie et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cette maladie.
« Imaginez avoir un patient qui n’est pas capable de marcher depuis plusieurs années… et découvrir ensuite que nous améliorons réellement la vie de ce type de patients », ajoute Mme Samotus.
Après avoir obtenu un diplôme de premier cycle en biochimie, Mme Samotus a été attirée par les neurosciences et la recherche sur la maladie de Parkinson parce qu’elle est fascinée par le fait qu’il reste tellement à apprendre au sujet du cerveau.
Bien qu’il soit important de déterminer les causes de la maladie de Parkinson, elle préfère se concentrer sur les façons d’aider les personnes atteintes de la maladie en ce moment. Elle adore le fait que la stimulation de la moelle épinière produit des résultats immédiatement mesurables.
« C’est très gratifiant », précise-t-elle.