Diagnostiquer et traiter les déficits cognitifs associés à la maladie de Parkinson

Dr Sean Udow

L’un des aspects les plus difficiles de la maladie de Parkinson est le fait que même si les médecins sont en mesure de traiter les symptômes moteurs, ils sous‑estiment souvent l’incidence des troubles connexes de la pensée et du raisonnement.

À l’Institut Sunnybrook de Toronto, le Dr Sean Udow, titulaire d’une bourse de recherche clinique sur les troubles du mouvement, se consacre alternativement à l’étude de modes de traitement de ces troubles cognitifs et à la recherche d’un éventuel lien entre les troubles de la mémoire, du jugement et du raisonnement et la régulation de la tension artérielle. Cette bourse est financée par le Programme national de recherche (PNR) de la Société Parkinson Canada.

Le Dr Udow, qui est neurologue, sait qu’en l’absence de tests de diagnostic confirmés de la maladie de Parkinson, les médecins doivent avoir d’excellentes compétences cliniques pour déterminer si leurs patients souffrent d’affections neurodégénératives et, en l’occurrence, de quel type d’affections il s’agit. Pour ce faire, les médecins s’appuient sur leur expérience, l’historique du patient et l’observation.

« La maladie de Parkinson n’étant pas diagnostiquée à l’issue d’un test d’IRM ou d’un test sanguin, vous devez vraiment posséder une acuité clinique exceptionnelle pour poser ce genre de diagnostic, indique le Dr Udow. Nous devons surtout travailler à la manière d’un détective ou d’un médecin d’autrefois. »

Voilà pourquoi le Dr Udow se réjouit d’avoir obtenu cette bourse de recherche qui lui permet de travailler en collaboration avec des cliniciens experts comme le Dr Mario Masellis, d’enrichir sa formation auprès de ce dernier et également de prendre part à des études de recherche.

« Les fluctuations de la tension artérielle peuvent provoquer des accidents vasculaires non détectés ou des transformations éphémères des réseaux cérébraux pouvant aggraver les déficiences cognitives », affirme le Dr Sean Udow.

Dans le cadre de leur recherche, le Dr Udow et ses collègues se serviront de techniques très particulières d’imagerie par résonance magnétique afin d’étudier le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson ou de démence à corps de Lewy, une autre forme de démence. Quelques‑unes de ces personnes souffriront également d’hypotension orthostatique – fluctuation de la tension artérielle pouvant provoquer des étourdissements ou des évanouissements en cas de chute brusque de cette tension. En comparant les changements observés dans le cerveau, le Dr Udow espère trouver d’autres preuves laissant croire que les fluctuations de la tension artérielle peuvent provoquer l’apparition des symptômes cognitifs qu’éprouvent les personnes souffrant de la maladie de Parkinson et d’autres personnes atteintes de démence.

S’il peut confirmer l’existence d’un lien entre l’hypotension orthostatique, les troubles cognitifs et ces deux maladies neurodégénératives, le Dr Udow espère que ces constatations déboucheront sur d’autres travaux de recherche visant à déterminer si le recours, à un stade précoce, à un traitement vigoureux des fluctuations de la tension artérielle peut freiner la progression des symptômes cognitifs.

Dans le cadre du Programme national de recherche, le Dr Udow a récemment reçu la bourse de recherche clinique d’un an sur les troubles du mouvement, d’une valeur de 50 000 $, du Garden Centre Group Co-op Corp. (réseau de coopératives Garden Centre Group). Ce programme national de bourses de recherche offre aux nouveaux médecins la possibilité de suivre une formation spéciale sur le diagnostic et la gestion de la maladie de Parkinson. D’ici 2031, le nombre de personnes atteintes de la maladie de Parkinson aura doublé. Cette bourse est une étape importante assurant la formation au Canada d’un plus grand nombre de spécialistes médicaux en vue de la prestation de soins de grande qualité aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson dont le nombre ne cesse de croître.