À l’Université du Québec à Montréal, Pierre-Alexandre Bourgouin, candidat au doctorat, examine le lien entre la maladie de Parkinson et un trouble du sommeil appelé trouble comportemental en sommeil paradoxal idiopathique.
Neuropsychologue, Bourgouin utilise une technologie d’imagerie pour découvrir des changements dans la matière blanche du cerveau des personnes atteintes de ce trouble, ce qui peut les amener à être violents pendant le sommeil paradoxal. Puisque 80 % de ces personnes développeront la maladie de Parkinson, il espère découvrir des différences dans la matière blanche de leur cerveau — les liens entre les cellules. Ces différences pourraient donner des indices sur le développement de la maladie de Parkinson.
L’un des aspects troublants du trouble comportemental en sommeil paradoxal idiopathique est que la plupart des personnes qui en sont atteintes ne se rendent pas compte que, durant leurs cycles de sommeil paradoxal, elles donnent des coups de pieds et de mains et blessent la personne qui dort à leur côté.
« C’est très dangereux, et c’est souvent le conjoint qui cherche de l’aide, dit Pierre-Alexandre Bourgouin, candidat au doctorat à l’Université du Québec à Montréal. Les patients ne réalisent pas ce qu’ils font pendant leur sommeil. »
Neuropsychologue, Bourgouin examine un autre aspect étonnant de ce trouble : son lien avec la maladie de Parkinson. Bien que le trouble comportemental en sommeil paradoxal idiopathique soit relativement rare — moins de 2 % de la population en souffre — 80 % des personnes qui en sont atteintes développeront un jour la maladie de Parkinson et des troubles connexes.
Bourgouin veut savoir pourquoi ce trouble du sommeil mène à la maladie de Parkinson. Pour trouver des réponses, il utilise une technologie d’imagerie appelée imagerie en tenseur de diffusion (ITD) qui lui permet d’examiner le cerveau des personnes atteintes du trouble du sommeil à la recherche d’indices dans la matière blanche. Il cherche des différences dans la matière blanche, qui consiste en des axes ou des connexions entre les cellules du cerveau de personnes atteintes du trouble du sommeil qui souffrent également de troubles cognitifs et de symptômes moteurs légers de la maladie de Parkinson. Il comparera les images de la matière blanche de leur cerveau à celle du cerveau de personnes qui souffrent du trouble du sommeil, mais qui ne présentent pas les symptômes de la maladie de Parkinson.
Bourgouin espère que ses découvertes finiront par servir à diagnostiquer la maladie de Parkinson en repérant les changements dans la matière blanche du cerveau susceptibles de laisser présager qui développera la maladie de Parkinson. Il est également impatient de voir s’il peut mieux comprendre l’évolution de la maladie de Parkinson et donner des indices qui contribueraient à trouver un traitement visant à stopper l’évolution de la maladie ou à la prévenir.
« Nous examinons les personnes atteintes du trouble comportemental en sommeil paradoxal pour mieux comprendre comment les symptômes commencent, comment ils affectent le cerveau et comment ils évoluent jusqu’à la forme avancée de la maladie de Parkinson », explique M. Bourgeois.
Bourgouin se fascine pour le cerveau depuis son jeune âge, et cette curiosité l’a conduit directement à la recherche, où il peut tenter d’aider des gens comme ceux qui luttent à la fois contre le trouble comportemental en sommeil paradoxal idiopathique et contre la maladie de Parkinson. Bourgouin est reconnaissant de recevoir une subvention de 35 000 $ sur deux ans, financée en partenariat avec le Fonds de recherche du Québec — Santé.
« Dans ce domaine de recherche, ces réponses pourraient avoir une incidence clinique réelle sur les patients et pourraient aider les gens. C’est passionnant », s’enthousiasme M. Bourgouin.
Pour de plus amples renseignements sur le programme de recherche sur le Parkinson, visitez https://www.parkinson.ca/fr/research-fr/2016-2018-projets-de-recherche/