Un destin de chercheur

Dr. Jean-François Trempe and his wife Véronique Sauvé in earlier days in Oxford. Both were lead authors on a significant paper on Parkinson’s disease research, published in Science in 2013.
Dr. Jean-François Trempe and his wife Véronique Sauvé in earlier days in Oxford. Both were lead authors on a significant paper on Parkinson’s disease research, published in Science in 2013.

Pour Jean-François Trempe (Ph. D.), le développement d’une carrière de chercheur est une passion de toute une vie et une affaire de famille. Grâce aux fonds du Programme national de recherche de la Société Parkinson Canada, ce chercheur de 37 ans et son épouse Véronique Sauvé ont été les principaux auteurs d’un important article portant sir la maladie de Parkinson publié dans la revue Science en 2013.

Ces deux chercheurs de l’Université McGill, en collaboration avec les équipes dirigées par Dr Edward (Ted) Fon et Dr Kalle Gehring, ont entrouvert une nouvelle porte susceptible de mener à la mise au point de médicaments capables de ralentir la progression de la maladie de Parkinson. L’article décrit la structure tridimensionnelle de la protéine parkine. Le gène muté de la parkine provoque une forme héréditaire rare de la maladie de Parkinson et pourrait également être en cause dans les formes plus courantes de la maladie de Parkinson. La parkine protège les neurones de la mort cellulaire résultant de l’accumulation d’anomalies mitochondriales. Les mitochondries sont les piles des cellules et fournissent l’énergie aux fonctions cellulaires. Cette percée sur la structure de la parkine a permis aux scientifiques de concevoir des mutations qui la rendent plus apte à reconnaître les mitochondries endommagées et éventuellement à offrir une meilleure protection aux cellules nerveuses.

Durant ses travaux sur la structure de la parkine, le chercheur Trempe faisait son postdoctorat grâce aux fonds du Programme national de recherche de la SPC. « Tout comme une image vaut mille mots, une structure équivaut à un millier d’expériences, ditil en expliquant de l’importance de la structure de la parkine découverte. »

Dr Edward Fon, président du Conseil consultatif scientifique de la SPC et directeur du Programme Parkinson de l’Université McGill, a rencontré pour la première fois le chercheur Trempe quand il travaillait dans le laboratoire du Kalle Gehring. « Ce qui m’a frappé c’est comment Jean-François s’est manifesté et a assumé la responsabilité de ce projet de collaboration sur la parkine, dit-il. Ce qui est particulier également c’est qu’il va au-delà de son domaine de la biologie structurelle, en intégrant d’autres dimensions comme la biologie cellulaire, pour compléter sa formation et exploiter ces deux domaines afin de dégager de nouveaux axes de recherche. »

L’article publié dans la revue Science a marqué un tournant dans la carrière de ce jeune chercheur prometteur tout en rendant compte de l’une des plus importantes découvertes à se faire dans un projet financé par le Programme national de recherche de la Société Parkinson Canada. M. Trempe a été invité récemment à présenter ses travaux à des chercheurs s’intéressant au Parkinson et à des concepteurs de médicaments lors de conférences internationales. « Il s’agissait d’une occasion en or pour échanger des idées et discuter de notre travail avec d’autres chercheurs du domaine de la maladie de Parkinson. »

Et l’an dernier, M. Trempe a mis sur pied son propre laboratoire à l’Université McGill, où travaillent deux étudiants diplômés, un boursier postdoctoral et un technicien. Des étudiants de premier cycle travaillent et étudient également au laboratoire dans le cadre de leur formation. M. Trempe a reçu une bourse de nouveau chercheur de 90 000 dollars sur deux ans, dans le cadre du Programme national de recherche de la SPC. Ce soutien lui permettra d’embaucher un stagiaire postdoctoral dans son laboratoire.

L’équipe du chercheur Trempe étudie actuellement la structure et la forme de PINK1, une protéine qui joue un rôle essentiel dans la maladie de Parkinson familiale. Environ 10 pour cent des personnes atteintes de Parkinson ont une forme génétique de la maladie. L’élucidation de la forme de cette protéine pourrait faciliter la mise au point d’un médicament pour réparer la protéine lésée, afin qu’elle puisse assurer sa fonction protectrice des neurones.

« La PINK1 active la parkine, explique M. Trempe. Lorsque nous connaîtrons la structure de PINK1, j’aimerais tirer parti de nos travaux sur PINK1 et la parkine pour mettre au point des médicaments. »

Quel parcours conduit un jeune chercheur à des découvertes révolutionnaires? M. Trempe raconte s’être intéressé tout jeune à la science, puis il a effectué des études de premier cycle et supérieures en biochimie. De 2002 à 2007, il a étudié à Oxford, au Royaume-Uni, sous la direction des chercheurs de renom Jane Endicott et Iain Campbell – pionniers de l’utilisation de la RMN (résonance magnétique nucléaire) pour déterminer la structure des protéines.

« C’était un endroit inspirant et très collégial pour étudier et travailler, dit M. Trempe, et tout le monde se partageait l’information.

Il a retrouvé le même esprit de collaboration, à son retour au Canada, avec les chercheurs Dr Gehring et Dr Fon de McGill. « Ils sont tous deux très ouverts à la collaboration et cherchent à élargir notre connaissance du Parkinson et à aider les patients », a déclaré M. Trempe. À son tour, Dr Fon trouve que M. Trempe voue une véritable passion pour la science. « Il veut trouver comment les choses fonctionnent, cela le fascine profondément. »

Pourquoi faire de la recherche sur le Parkinson? « La maladie constitue encore un mystère pour la médecine. Nous ne savons toujours pas pourquoi certaines personnes en sont atteintes. Nous en ignorons toujours la cause ou les causes. Je suis curieux de trouver réponse à ces questions. Sans oublier le fardeau énorme et croissant qu’impose la maladie aux personnes vivant avec elle et l’enjeu de santé urgent pour la société », dit M. Trempe.

Depuis qu’il a commencé ses recherches sur la maladie de Parkinson, M. Trempe a rencontré plusieurs personnes vivant avec la maladie, par l’intermédiaire du chercheur Fon, qui parle régulièrement des cas qu’il connaît, ainsi qu’aux activités organisées par la Société Parkinson Canada. « Écouter les patients me permet de confronter la réalité et m’incite à travailler plus fort. Je me rends compte de l’impact que ma recherche pourrait avoir », dit M. Trempe.

Sa collaboration avec D r Fon l’aide également à constater que tous les patients sont différents et que la maladie se présente sous un large spectre avec, sembletil, différents sous-types et catégories. « Il nous faut davantage de données sur les patients, une tâche difficile à accomplir avec des ressources limitées. »

En plus d’être une école de rigueur scientifique, ma collaboration avec Ted Fon m’a enseigné l’importance de bien savoir communiquer. « Il ne suffit pas d’acquérir les connaissances, il faut savoir les partager à autrui dans des articles et des exposés de qualité », dit M. Trempe.

La démarche de financement exige aujourd’hui autant de rigueur scientifique que d’aptitudes à communiquer. « En plus de devoir publier dans de grands journaux et rédiger des demandes de financement, il faut expliquer l’impact de notre recherche, comme assise pour de nouveaux travaux et en vue de l’objectif ultime consistant à mettre au point de meilleurs traitements et une cure. »

Tout revient à se bâtir une réputation d’excellence. M. Trempe constate que les fonds reçus antérieurement du Programme national de recherche de la SPC l’ont aidé en ce sens. Le fait d’élucider la structure de la parkine a facilité sa recherche d’aide financière et la poursuite de sa quête de dévoiler les mystères de la maladie de Parkinson. Depuis, il a reçu des fonds de l’Université McGill pour établir son propre laboratoire et a été nommé titulaire de la Chaire de recherche du Canada en pharmacologie structurelle, une subvention de 100 000 dollars sur cinq ans. Il fait preuve d’un optimisme prudent quant à ses chances d’obtenir l’importante subvention qu’il a demandée aux IRSC. Il s’est également vu dernièrement décerner des fonds par la SPC pour son projet sur PINK1.

« Les fonds reçus de la Société Parkinson Canada ont joué un rôle essentiel, dit M. Trempe. Ils nous ont permis de faire progresser considérablement notre savoir tout en développant de jeunes chercheurs, et d’autres bailleurs de fonds reconnaissent le potentiel de nos efforts. »

Dr Fon, qui préside le Conseil consultatif scientifique de la SPC , dit que le programme de recherche vise entre autres à attirer de nouveaux talents dans le domaine de la recherche sur le Parkinson. « Nos bourses, subventions de projet pilote et autres aides sont d’une grande utilité pour inciter des chercheurs comme JeanFrançois Trempe à mettre leur savoir au service de la recherche sur le Parkinson. »

«Je vois mon travail dépasser les études structurales pour englober les études biophysiques et la mise au point de médicaments, ainsi que la recherche fondamentale, dit M. Trempe. Nous avons encore besoin d’élucider les bases pour comprendre les divers phénomènes en cause. »

« Et nos progrès s’accélèrent, explique le chercheur Trempe. Je crois que nous sommes sur la bonne voie et que nous accomplirons d’autres percées. »

Pour en savoir plus sur le projet que réalise Jean-François Trempe grâce aux fonds du Programme national de recherche de la Société Parkinson Canada, visitez notre site Web à www.parkinson.ca.

Aidez nous à continuer notre soutien aux chercheurs tel JeanFrançois Trempe, en faisant un don dès aujourd’hui à la Société Parkinson Canada et à son Programme national de recherche.