C’est un article sur feu Wilder Penfield, un pionnier de la neurochirurgie, qui a lancé la quête du jeune Suneil Kalia pour devenir neurochirurgien, il y a de cela trois décennies. « J’étais fasciné par le fait que le patient était éveillé pendant que le médecin pratiquait une opération dans son cerveau », affirme le Dr Kalia.
Cela aura pris 20 ans d’études postsecondaires et de formation avant que le Dr Kalia atteigne ses objectifs de devenir neurochirurgien, biologiste moléculaire et aujourd’hui, neuroscientifique menant ses propres recherches pour explorer les mystères de la maladie de Parkinson. Après avoir obtenu un baccalauréat ès sciences de l’Université McGill, le Dr Kalia a obtenu un grade dans le programme de doctorat en médecine de l’Université de Toronto. Cette formation neurochirurgicale en résidence comprenait une bourse postdoctorale d’une année à l’Université Harvard, au Mass General Institute for Neurodegenerative Disease (MIND). Aujourd’hui, Suneil Kalia est professeur adjoint à l’Université de Toronto, neuroscientifique au Toronto Western Research Institute (TWRI) et neurochirurgien au Toronto Western Hospital. En outre, il est bénéficiaire d’une subvention pour un projet pilote, versée dans le cadre du Programme national de recherche de la Société Parkinson Canada.
Le Dr Kalia a donné de l’espoir au public qui a assisté à l’exposé spécial du 14 juin intitulé Parkinson’s disease – moving towards a cure. Il a présenté le contexte de la recherche et des travaux cliniques qui ont été effectués dans le passé et qui le sont maintenant, et les innovations potentielles futures. Une de ses diapositives les plus explicites était probablement une « carte » visuelle montrant les investigations qui ont été faites au cours des dernières décennies relativement à la maladie de Parkinson. La carte comprenait un très grand nombre de lignes et de points repères qui donnaient aux personnes présentes un aperçu des complexités de la recherche sur la maladie de Parkinson.
En ce qui concerne la chirurgie, le Dr Kalia a parlé de la stimulation cérébrale profonde (SCP) et de la recherche menée pour mettre au point de petites piles qui peuvent être installées sous le cuir chevelu, plutôt que dans la poitrine, ou qui peuvent même faire partie de l’électrode insérée dans le cerveau. Et tandis que le traitement par SCP se fait sans arrêt, les itérations futures pourraient s’ajuster par elles-mêmes aux stimuli du cerveau et fonctionner selon les besoins.
« Bien que nous soyons en mesure de traiter les symptômes de la maladie de Parkinson au moyen des traitements chirurgicaux et médicaux actuels et de formuler des recommandations visant à améliorer la qualité de vie de nos patients, nous sommes toujours incapables de stopper ou de ralentir la progression de la maladie en soi ou d’inverser ses effets », déclare le Dr Kalia. Ce dernier est d’avis que le chemin menant à un remède se trouve dans le domaine de la biologie moléculaire.
Dans le cadre de ses recherches actuelles, le Dr Kalia étudie les causes de la maladie de Parkinson – et tout particulièrement les protéines qui provoquent la mort des cellules dopaminergiques du cerveau. Le Dr Kalia se concentre sur les protéines soi-disant « chaperon », et particulièrement la protéine appelée BAG5. Cette protéine peut accompagner une autre protéine appelée alphasynucléine. Les grappes mal pliées ou malformées d’alphasynucléine peuvent s’accumuler dans les cellules dopaminergiques du cerveau et les faire mourir. Puisque les cellules du cerveau sont essentielles pour contrôler le mouvement, leur mort cause la maladie de Parkinson.
Le Dr Kalia est d’avis que la détermination du rôle de ces protéines chaperon et de leurs relations avec l’alphasynucléine permettrait véritablement de résoudre le cassetête et de savoir pourquoi les neurones de dopamine meurent. Il pense que les protéines chaperon « mauvaises » ou défaillantes dirigent l’alphasynucléine vers les cellules du cerveau. L’élimination de ces mauvaises protéines chaperon permettrait peutêtre de stopper le processus aberrant.
En appliquant une thérapie génique qui transmet un virus aux neurones dopaminergiques, le Dr Kalia espère éliminer les mauvaises protéines chaperon et sauver les cellules du cerveau, tellement associées aux symptômes moteurs de la maladie de Parkinson.
« Si nous inhibons ces molécules, nous pouvons stopper ou inverser le processus dégénératif et… cela pourrait représenter une nouvelle catégorie de traitements de la maladie », affirme le Dr Kalia.
La recherche du Dr Kalia sur la protéine BAG5 est financée par le Programme national de recherche de la SPC. « Le capital de départ versé par la Société Parkinson Canada est essentiel à notre travail, indique le Dr Kalia. Il n’y a aucun doute que le facteur qui gêne nos progrès est le financement de la recherche. Les subventions de la SPC font toute la différence; elles nous aident à entreprendre les recherches et à présenter d’autres demandes de subvention. »
Lorraine Kalia, la partenaire du Dr Kalia au travail et dans la vie, est neurologue au Movement Disorder Centre du Toronto Western Hospital. Elle est également professeure adjointe à l’Université de Toronto et neuroscientifique au TWRI et au Tanz Centre for Research in Neurodegenerative Diseases (CRND). Lorraine Kalia a présenté des perspectives cliniques au cours de l’exposé, pendant la période des questions et réponses. Comme leurs laboratoires sont adjacents et leurs pratiques cliniques sont complémentaires, les Kalia font partie de l’élite des spécialistes de la maladie de Parkinson au Canada, ce groupe qui se consacre à offrir les meilleurs soins tout en faisant progresser la recherche menant à la découverte d’un remède contre cette maladie qui bouleverse la vie.
« J’attends avec impatience le jour où je pourrai déclarer aux personnes souffrant de la maladie de Parkinson que nous pouvons stopper la progression de la maladie, et même un jour, inverser ses effets », affirme Suneil Kalia.
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