(Article pour la revue « Actualités ergothérapiques » de l’Association canadienne des ergothérapeutes)
Avril est le Mois de la sensibilisation à la maladie de Parkinson. Plus de 100 000 Canadiens sont atteints de cette maladie, ce qui en fait la deuxième maladie cérébrale la plus fréquente au Canada. La maladie de Parkinson est complexe. Outre les tremblements, la raideur, la rigidité, l’instabilité posturale et la déficience de l’équilibre et de la coordination, la maladie comporte des aspects cognitifs. Les ergothérapeutes peuvent aider les personnes atteintes à gérer les symptômes de leur maladie et à avoir une meilleure qualité de vie grâce aux conseils suivants :
Conseils sur la gestion des activités de la vie quotidienne (AVQ). Il est fréquent pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson d’éprouver des difficultés à accomplir des tâches multiples. Il s’agit d’un problème cognitif et moteur. « Nous recommandons aux personnes atteintes de s’asseoir pour effectuer leurs AVQ et nous leur enseignons à isoler chaque mouvement et les étapes de chaque mouvement, explique Sheri Corkum. Il est également essentiel d’intégrer des techniques permettant d’économiser l’énergie, car la fatigue est un symptôme courant de la maladie. »
Communications limpides. Les problèmes de communication vont au-delà des problèmes moteurs de la parole et de l’écriture. La capacité à penser et à parler des personnes atteintes peut changer de façon subtile tout au début de la maladie. Il est donc important, lorsqu’on travaille avec ces clients, de simplifier les communications en parlant lentement, clairement et doucement. Il est conseillé d’utiliser des mots simples et des phrases courtes. Au besoin, répétez votre message avec d’autres mots. Posez des questions fermées (ne pouvant être répondues que par « oui » ou « non »). Soyez attentif au ton de votre voix, à l’expression de votre visage et à votre langage corporel.
Stratégies visuelles et de mobilité pour contrer la démarche traînante et le phénomène de blocage. La démarche traînante et le phénomène de blocage réduisent considérablement la mobilité des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Selon Sheri Corkum, l’une des stratégies de mobilité consiste à effectuer un déplacement latéral du poids, puis à soulever les orteils et le pied libres pour franchir un grand pas. Comme aides visuelles, on peut utiliser des lignes de bandes adhésives pour reproduire des marches d’escalier afin d’aider les personnes à les franchir, des cannes laser et des déambulateurs.
Utilisation de couleurs contrastées pour aider les transferts et les activités quotidiennes à la maison. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson distinguent moins bien les couleurs et les contrastes.
Exercices recommandés. Il est prouvé que les activités physiques sont bénéfiques pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Sheri Corkum, qui est responsable d’un programme d’activité physique à l’intention de personnes atteintes de troubles du mouvement, donne une priorité aux activités suivantes :
- Exercices de souplesse, particulièrement des exercices de mobilité de la nuque, comme le yoga
- Exercices d’endurance, comme la marche. « La technique utilisée pour la marche est importante. Nous encourageons particulièrement les personnes qui en sont aux premières phases de la maladie à optimiser leur technique – faire de grands pas, soulever les orteils, poser le talon en premier, garder une posture adéquate en marchant (le corps droit plutôt que penché vers l’avant, et un bon élan du bras). Il est important d’insister sur ces éléments. »
Dépression. Dans certains cas, la dépression fait partie du processus de la maladie de Parkinson et serait liée à des changements neurochimiques dans le cerveau. Les chercheurs estiment que 50 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson souffrent de dépression. Les ergothérapeutes peuvent jouer un rôle en aidant les personnes atteintes et leurs familles à consulter un médecin. « Notre travail consiste notamment à aider les gens à comprendre la forte prévalence de la dépression associée à la maladie de Parkinson, les effets secondaires, l’importance d’obtenir un diagnostic clinique et la disponibilité du traitement – non seulement les médicaments, mais aussi les programmes de jour, l’activité physique, les façons de créer un lien social entre les personnes et de les amener à adopter de nouvelles habitudes », explique Nira Rittenberg, une ergothérapeute travaillant pour le Service communautaire de psychiatrie gériatrique du Centre Baycrest, à Toronto, en Ontario. Elle ajoute que les fournisseurs de soins sont également à haut risque de dépression; ils ont donc besoin, eux aussi, de soutien et d’aide.