Ex-professeur d’éducation physique et ex-administrateur, Ryan Tripp a appris qu’il était atteint de la maladie de Parkinson en 1996, à l’âge de 47 ans. Il est l’un des trois ambassadeurs canadiens du Congrès mondial sur la maladie de Parkinson (WPC) 2013. Il vit à Bracebridge, en Ontario.
Comment êtes-vous devenu ambassadeur du WPC 2013?
J’ai participé au premier Congrès mondial sur la maladie de Parkinson en 2006, à Washington D.C., et j’ai été séduit par ce que j’y ai trouvé. Je me suis ensuite rendu en Écosse pour la deuxième édition, en 2010, grâce à une bourse de voyages obtenue contre la promesse de parler du congrès avant, durant et après sa tenue.
Dans les six mois qui ont suivi mon retour, Eli Pollard, directrice du WPC, m’a proposé de devenir ambassadeur et de susciter de l’enthousiasme au Canada et dans le monde autour de l’édition 2013. Joyce Gordon, PDG de la Société Parkinson Canada, croyait en mon utilité étant donné mon travail de défense des intérêts, ici, dans la province. Je suis emballé et privilégié d’être l’un des 12 ambassadeurs du WPC 2013 dans le monde.
En quoi le Congrès mondial sur la maladie de Parkinson est-il différent des autres congrès sur la maladie de Parkinson?
Il est unique parce qu’il est ouvert aux chercheurs, aux neurologues, aux médecins généralistes, au personnel infirmier, aux professionnels paramédicaux, aux personnes atteintes de la maladie et à leurs aidants. Les autres congrès s’adressent spécifiquement aux neurologues ou aux spécialistes des troubles du mouvement ou aux personnes atteintes et aux aidants. Le WPC donne l’occasion à tous ceux et celles qui ont un lien avec la maladie de Parkinson de se réunir.
Qu’y a-t-il de nouveau au programme?
Pour la première fois, le WPC invite des ministres de la Santé, des décideurs et des représentants gouvernementaux à participer à une journée stratégique préparatoire au cours de laquelle ils discuteront de la situation de la maladie de Parkinson dans leur pays, ainsi que des programmes, des possibilités et du financement offerts.
Autre première pour le WPC, certaines séances seront offertes en français.
Comment vous y prenez-vous pour promouvoir le WPC 2013 auprès des personnes atteintes de la maladie de Parkinson?
Je décris le WPC 2013 comme étant un investissement de quatre jours en nous-mêmes. Nous, les personnes atteintes, devons nous asseoir à la table, nous faire entendre et participer aux prises de décision. Nous avons l’occasion d’interagir avec les plus brillants scientifiques et neurologues. Montréal est une ville formidable par sa diversité.
Pourquoi défendez-vous aussi passionnément les intérêts des personnes atteintes de la maladie de Parkinson?
Après avoir reçu mon diagnostic, j’ai senti que ma vie était brisée. J’ai souffert de dépression, je me suis replié sur moi-même et j’avais du mal à travailler. Mon mariage n’a pas tenu le coup. Après deux années et avec un peu d’aide, je me suis ressaisi et j’ai commencé à assister à un groupe de soutien une fois par mois. J’y ai rencontré des personnes atteintes de la forme précoce de la maladie avec lesquelles je me suis senti des affinités. Nous avons tissé des liens qui ont été importants pour moi. Cela m’a encouragé à devenir porte-parole dans la province, au pays et maintenant à l’étranger dans le but d’offrir un appui aujourd’hui et de trouver une réponse demain, comme le clame la mission de la Société Parkinson Canada. Je suis prêt à faire tout ce que je peux pour la cause.
Vous parlez de la maladie de Parkinson aux enfants. Pourquoi est-ce si important?
Ayant occupé des postes de professeur d’éducation physique et d’administrateur de l’enseignement, j’aime parler aux enfants des écoles primaires et secondaires. J’adapte le contenu à leur âge. Je commence en demandant : « L’un de vous a-t-il déjà entendu le mot Parkinson? ». En général, un ou deux jeunes lèvent la main. Je demande parfois : « Avez-vous déjà vu quelqu’un avoir des tremblements? ». J’invite les élèves à poser leurs propres questions afin de lancer la discussion.
Je crois qu’il est important, dans toute société, d’être au courant des principales maladies. Les enfants doivent savoir que chaque maladie, même si certaines sont plus graves que d’autres, a un effet colossal sur la personne qui en est atteinte. Les discussions sur la maladie de Parkinson peuvent contribuer à approfondir les connaissances de base des enfants à ce sujet, mais également à leur faire ressentir de l’empathie envers les personnes qui en sont atteintes.
Voulez-vous ajouter quelque chose au sujet du WPC 2013?
J’aimerais rappeler que les inscriptions commencent en janvier 2013 et que diverses dates limites approchent. J’encourage tout le monde à s’engager et à venir à Montréal pour l’édition 2013.