
Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson sont généralement extrêmement soulagées de trouver un médicament capable de traiter les tremblements, les raideurs ou les blocages qui les figent sur place.
Toutefois, pour une minorité importante d’entre elles – jusqu’à 20 % – la catégorie de médicaments souvent la plus efficace pour maîtriser ces symptômes moteurs entraîne des effets secondaires. Ces médicaments dopaminergiques synthétiques appelés agonistes dopaminergiques peuvent entraîner des comportements à risque, comme le jeu compulsif qui amène parfois les gens à épuiser leurs économies de toute une vie ou à détruire leurs relations.
À l’Université de la Colombie-Britannique, la neuroscientifique du comportement Catharine Winstanley utilise des modèles animaux pour examiner le lien entre une protéine appelée GSK3Beta et les problèmes de contrôle des impulsions que développent certaines personnes à la prise de ces médicaments.
Les comportements à risque sont souvent à l’origine de l’hésitation des médecins et des personnes atteintes de la maladie de Parkinson à entreprendre un traitement aux médicaments dopaminergiques synthétiques.
Bien que la protéine GSK3Beta soit associée à plusieurs troubles psychiatriques, les chercheurs ne connaissent toujours pas son rôle exact à cet égard. Ils savent cependant que certains autres médicaments, comme le lithium et les nouveaux dérivés du lithium, semblent bloquer la protéine GSK3Beta, empêchant ainsi le développement de problèmes de contrôle des impulsions.
Catharine Winstanley et ses collègues font des essais sur ces médicaments dont la sûreté a déjà été prouvée. Ils espèrent qu’en donnant l’un de ces médicaments à des personnes qui prennent déjà des agonistes dopaminergiques, on pourra empêcher le développement de ces comportements impulsifs. Dre Winstanley a obtenu une subvention pour projet pilote de 45 000 $ accordée par la Société Parkinson Colombie-Britannique via le Programme de recherche de Parkinson Canada.
Si Winstanley réussit, « cela rendrait le traitement de ces médicaments composés (les agonistes dopaminergiques) beaucoup plus sûr et moins inquiétant pour les patients ».
Les personnes atteintes de la maladie pourraient prendre les agonistes dopaminergiques synthétiques et l’autre médicament pour soulager leurs symptômes moteurs sans compromettre leurs relations cordiales et leur gagne-pain.
Actuellement, les problèmes de contrôle des impulsions représentent « le pire résultat pour les personnes qui tentent de mettre au point un nouveau traitement médicamenteux, souligne Catharine Winstanley, professeure agrégée à l’Université de la Colombie-Britannique. Le médicament mis au point finit par causer un problème plus grave que la maladie qu’elles tentent de traiter. »
Les effets déchirants du jeu compulsif et des autres comportements impulsifs ont obligé Winstanley à entreprendre ce projet de recherche. Elle a de l’empathie pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson dont l’espoir, galvanisé à l’idée de prendre des agonistes dopaminergiques, est anéanti à l’apparition des comportements à risque.
« Inutile d’aller très loin pour trouver un ami ou un parent qui doit faire face aux répercussions de la maladie de Parkinson, lance la chercheuse. Je veux simplement contribuer un peu à améliorer cette situation. C’est là qu’à mon avis mes propres recherches peuvent faire une différence. »
Apprenez-en plus sur d’autres chercheurs récemment financés par le programme de recherche de Parkinson Canada en visitant la section Recherche de notre site à www.parkinson.ca