À l’Université de la Saskatchewan, le radiochimiste d’imagerie TEP Christopher Phenix découvre de nouveaux composés pouvant servir de traceur radioactif et permettre aux chercheurs et cliniciens d’explorer le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson afin de mesurer l’activité d’une protéine pouvant signaler la présence de la maladie. Cette invention pourrait s’avérer cruciale pour concevoir un outil diagnostique de la maladie de Parkinson, mais elle pourrait aussi faciliter l’évaluation de l’efficacité de nouveaux médicaments visant cette même protéine.
Le diagnostic précoce de la maladie de Parkinson est un procédé difficile qui repose en grande partie sur les compétences cliniques des neurologues qui en reconnaissent les symptômes observés chez d’autres patients traités. Il n’existe aucun test biologique pour confirmer l’apparition hâtive de la maladie de Parkinson; elle est donc souvent diagnostiquée une fois avancée.
Cela dit, les chercheurs savent maintenant qu’au tout début de la maladie de Parkinson, la concentration dans le cerveau d’une protéine appelée GBA1 se met à chuter de façon significative. Ce n’est qu’en analysant des tissus prélevés dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie une fois décédées ou encore lors d’expériences menées à partir de cellules humaines qu’ils ont pu acquérir cette connaissance.
À l’Université de la Saskatchewan, Christopher Phenix, professeur adjoint en chimie, a conçu des composés servant de traceurs radioactifs et pouvant se lier à GBA1 chez les humains. Il souhaite ainsi permettre aux chercheurs et aux cliniciens d’utiliser la tomographie par émission de positrons (TEP) pour voir des images du cerveau de personnes vivantes et étudier leur teneur en GBA1, laquelle sera rendue visible par imagerie à l’aide de son composé chimique traceur. Récemment, il a reçu du programme de recherche de Parkinson Canada une bourse d’un an pour projet pilote, d’une somme de 45 000 $, pour lui permettre de poursuivre ce projet de recherche.
« Nous essayons d’élaborer une méthode TEP qui nous permettrait en fait d’observer le cerveau d’une personne vivante et d’étudier l’activité ou la concentration de GBA1 en temps réel », explique M. Phenix.
L’imagerie TEP permettant de révéler la concentration de GBA1 servira non seulement d’outil diagnostique de la maladie de Parkinson, mais aussi d’outil inestimable pour mesurer l’efficacité des médicaments conçus pour stimuler l’activité de cette protéine. Le composé du professeur Phenix pourrait servir de test non invasif pour voir si un médicament fonctionne et ainsi aider à choisir les patients présentant une faible concentration de GBA1 comme candidats aux essais pharmaceutiques.
En outre, il sera essentiel de comprendre les structures sous-jacentes de la maladie de Parkinson et son évolution avant que la majorité des cellules cérébrales dopaminergiques ne meure lorsque d’autres chercheurs auront élaboré un traitement pour interrompre la progression de la maladie.
Pour M. Phenix, cette recherche revêt une importance personnelle. Sa grand-mère, Lucille Sosiak, souffre de la maladie de Parkinson.
« C’est une maladie assez dévastatrice, alors le fait d’avoir un lien personnel avec elle m’aide vraiment à rester concentré sur mon travail et mon objectif d’aider les personnes atteintes de la maladie de Parkinson », explique-t-il.
Vous pouvez lire de plus amples renseignements sur les autres chercheurs récemment financés par le Programme de recherche de Parkinson Canada en consultant la section sur la recherche du site www.parkinson.ca.