À l’Institut neurologique de Montréal, le neuroscientifique Thomas Durcan étudie les mécanismes du cerveau humain qui peuvent être utilisés pour protéger celui-ci contre les effets de la maladie de Parkinson. Ces travaux mettent l’accent sur une protéine du nom de Parkin, qui élimine les éléments endommagés des cellules, ainsi que sur une enzyme partenaire qui semble orienter les activités de cette protéine. Il suggère que cette enzyme pourrait s’avérer une cible pour de nouveaux médicaments ou d’autres thérapies susceptibles d’améliorer la capacité de la protéine Parkin à offrir une protection contre les effets de la maladie de Parkinson.
L’idéal, pour lutter contre la maladie de Parkinson, serait de découvrir une protéine pouvant être exploitée pour favoriser la survie des cellules du cerveau qui meurent au fur et à mesure de l’évolution de la maladie de Parkinson. Durcan fait le tri parmi les données biochimiques pour trouver comment y parvenir.
Ses travaux mettent l’accent sur la protéine Parkin, qui joue un rôle clé dans l’élimination des éléments cellulaires endommagés par la maladie de Parkinson. De tels dommages peuvent perturber la fonction normale des mitochondries, une structure vitale à l’intérieur des cellules qui gère la consommation d’énergie et la transmission des signaux vers d’autres cellules. La protéine Parkin gère l’élimination des mitochondries endommagées et du cargo qui y est associé dans les cellules. Sans cette protection, les cellules peuvent mourir.
Les travaux de Durcan s’appuient sur des études sur le comportement de la protéine Parkin. D’autres recherches ont révélé que les enzymes de désubiquitination, aussi appelées DUB, peuvent réguler les effets protecteurs de la protéine Parkin dans un certain nombre de voies, y compris sa capacité à éliminer les mitochondries endommagées.
« Nous nous sommes demandé si la protéine Parkin avait un partenaire particulier pour réguler son activité; dans un tel cas, nous pourrions cibler ce partenaire et utiliser la protéine Parkin pour des thérapies », explique Durcan.
Pour Durcan, formé en biologie cellulaire, ces travaux représentent un défi stimulant. Il avait déjà fait des recherches sur le cancer, mais les questions plus mystérieuses devant lesquelles nous place la maladie de Parkinson l’ont attiré vers cet autre domaine. Il met en contraste la recherche dans ces deux domaines en soulignant qu’avec le cancer, il y a croissance cellulaire, donc beaucoup de matière à analyser, tandis que la maladie de Parkinson se distingue par la perte des cellules cérébrales touchées. À cause de la perte de ces cellules, il est presque impossible pour les chercheurs d’accéder aux cellules du cerveau humain touchées directement par la maladie de Parkinson.
L’utilisation de cellules souches pour reproduire, aux fins de laboratoire, un grand nombre de ces cellules cérébrales touchées permet de contrer l’insuffisance de tissus pour étudier la maladie de Parkinson.
« C’est loin d’être des neurones parfaits », explique Durcan. « Mais à l’heure actuelle, c’est ce qui se rapproche le plus d’un modèle humain authentique. »
Dans le cadre de son travail, Thomas Durcan explique cette percée scientifique sur les cellules souches aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson, un échange qu’il trouve très motivant.
« Je voulais travailler dans un domaine où les découvertes étaient encore nombreuses à faire », dit-il, soulignant que notre compréhension de la protéine Parkin et de son rôle sur le plan de la biologie cellulaire a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie. « J’ai l’impression que nous sommes sur le point de découvrir un traitement ou une façon de modifier la maladie. »
Apprenez-en plus sur d’autres chercheurs récemment financés par le programme de recherche de Parkinson Canada en visitant la section Recherche de notre site à www.parkinson.ca.