Une évaluation combinée des mouvements oculaires et des facteurs génétiques permettra de jeter un nouvel éclairage sur les problèmes associés aux médicaments auxquels sont exposés les patients atteints de la maladie de Parkinson. Bien que les médicaments visant à stimuler les concentrations de dopamine dans le système nerveux puissent rétablir le contrôle des mouvements chez de nombreux patients, cette forte augmentation de dopamine peut également entraîner des changements cognitifs indésirables, comme un comportement impulsif suivi d’une chute tout aussi brusque et d’une léthargie générale. Une étude élargie visera à trouver des indices pour repérer les personnes à risque d’entrer dans ce cycle.
Jadis, les poètes affirmaient que nos yeux sont une fenêtre sur les mystères de l’âme. Il s’avère que ces organes vitaux sont aussi des portails permettant aux scientifiques modernes de sonder les mystères du cerveau humain. En fait, certaines des recherches les plus récentes et les plus prometteuses sur les troubles neurologiques reposent sur l’observation d’un phénomène tout simple, c’est-à-dire la façon dont nos yeux bougent lorsque nous accomplissons des tâches mentales.
« Ce système est devenu un outil clé pour étudier la cognition, explique Doug Munoz, qui cartographie les mouvements oculaires pour déterminer comment le cerveau envoie des signaux au reste du corps. Si je comprends le circuit dans le cerveau d’une personne, je serai en mesure de reporter l’anomalie sur ce circuit et de localiser l’endroit du cerveau où se trouve le problème. »
Professeur au Centre d’études en neurosciences de l’Université Queen’s, Munoz cherche à déterminer comment les personnes atteintes de la maladie de Parkinson réagissent aux médicaments qui augmentent les niveaux de dopamine dans le système nerveux. Bien que cette approche permette d’atténuer de nombreux symptômes évidents, comme la restauration du contrôle moteur, certaines personnes souffrent de fluctuations importantes des niveaux de dopamine qui génèrent des problèmes entièrement nouveaux, comme les comportements impulsifs. Son projet de recherche est rendu possible grâce à une subvention de projet pilote de 50 000 $ pour un an, de « Pedaling for Parkinson’s » en l’honneur de John Bannister.
« Certains patients ne finissent pas jouer frénétiquement dans les casinos ou par prendre d’autres mauvaises décisions », explique-t-il. Dans le même temps, lorsque les niveaux de dopamine chutent, ces personnes deviennent léthargiques et ressentent le besoin de prendre plus de médicaments. À mesure que ce cycle se poursuit, la perte du contrôle musculaire ou cognitif s’accentue et il leur reste peu d’options de traitement.
En examinant les mouvements oculaires des personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui sont aux prises avec ce problème, Munoz espère trouver un modèle qui pourrait révéler quelles personnes sont les plus susceptibles de subir ces conséquences négatives. Si ces observations peuvent ensuite être jumelées à des échantillons de salive prélevés auprès des participants, il serait possible de cerner les facteurs génétiques en jeu pour repérer les patients vulnérables avant qu’ils commencent à prendre des médicaments.
Les premières constatations à l’Université Queen’s vont dans ce sens, et le soutien de Parkinson Canada lui permet maintenant d’étendre ces travaux à deux autres centres de recherche en Ontario. Avec un plus grand bassin de sujets testés et un nombre beaucoup plus important de données, Munoz est impatient de résoudre l’un des aspects les plus frustrants et les plus difficiles du traitement de la maladie de Parkinson.
« Si je comprends le circuit dans le cerveau d’une personne, je serai en mesure de cartographier son anomalie sur ce circuit et de localiser où dans son cerveau quelque chose ne va pas. »
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