Considérer le potentiel thérapeutique des oméga-3 et de l’exercice

Olivier Kerdiles
Université Laval

Olivier Kerdiles, doctorant à l’Université Laval, étudie la possibilité que l’alimentation et l’exercice puissent prévenir l’apparition de la maladie de Parkinson, réduire la perte de neurones et même inverser d’autres effets négatifs. Il étudie les oméga-3, un groupe d’acides gras reconnus comme bénéfiques pour notre métabolisme et qui pourraient contribuer à la santé des neurones en maintenant leur capacité à produire de la dopamine, un agent vital qui transmet des signaux du cerveau au corps. Ses recherches sont rendues possibles grâce à une Bourse d’études supérieures du Programme national de recherche de Parkinson Canada pour 30 000 $ sur deux ans.

Bien que la plupart des chercheurs du monde cherchent à mettre au point des médicaments sophistiqués pour prévenir ou corriger les problèmes associés à la maladie de Parkinson, Olivier Kerdiles se demande si quelque chose d’aussi simple que l’apport alimentaire pourrait accomplir cette mission.

Durant ses études de maîtrise en France, Kerdiles a travaillé sur des traitements pharmacologiques standards comme la L-DOPA, mais depuis son arrivée au Canada pour ses études doctorales, il examine le rôle de la nutrition et de l’exercice.

Kerdiles examine le rôle des oméga-3, un groupe d’acides gras présents dans de nombreux aliments et qui contribuent à un métabolisme sain. Kerdiles et ses collègues étudient la possibilité que cet agent, combiné à de l’exercice, puisse non seulement protéger les personnes contre l’apparition de la maladie de Parkinson, mais aussi inverser certains des dommages neurologiques déjà causés.

Olivier Kerdiles travaille avec différents groupes de souris, dont certaines présentent des symptômes de la maladie de Parkinson et d’autres pas. Les membres de divers groupes reçoivent des oméga-3 et la possibilité de faire de l’exercice — ensemble et séparément — alors que d’autres n’y ont pas droit. Les chercheurs comparent ensuite les effets sur la santé de ces diverses souris, en examinant particulièrement les niveaux de dopamine dans les cellules du cerveau, car la dopamine est l’agent vital qui aide ces cellules du système nerveux à envoyer des messages du cerveau aux muscles.

Kerdiles veut déterminer si la capacité de production de dopamine est rétablie dans les neurones déjà endommagés.

Ses travaux se déroulent aux premières étapes, trop tôt pour conclure si les oméga-3 et l’exercice auraient ce genre de capacité régénérative. Même si c’est le cas, il reconnaît que cette capacité pourrait ne pas avoir l’efficacité de certains médicaments actuellement offerts aux patients atteints de la maladie de Parkinson. Il soutient néanmoins qu’un programme d’oméga-3 et d’exercice n’entraînerait pas les effets secondaires souvent associés à d’autres traitements.

« Souvent, les chercheurs mettent au point des médicaments, mais ce n’est que des années plus tard qu’ils se rendent compte que ces médicaments entraînent trop d’effets secondaires pour être utiles, constate-t-il. Il faut alors qu’ils expliquent ce problème aux patients à qui ils avaient dit que ces médicaments les aidaient. »

Par-dessus tout, un régime axé sur l’alimentation et l’exercice pourrait compléter l’administration de médicaments sûrs et efficaces pour le patient. « Nous voulions tester quelque chose d’accessible et d’abordable, et il est facile de changer son alimentation et de faire de l’exercice, explique-t-il. Les traitements actuels s’attaquent aux symptômes de la maladie de Parkinson sans prévenir la neurodégénérescence ni restaurer les neurones dopaminergiques. Nous espérons que notre approche permettra de traiter la maladie elle-même. »