La recherche sur les causes de la maladie de Parkinson s’intéresse de plus en plus aux formes endommagées d’une protéine appelée « alpha‑synucléine », qui peut former des agrégats dans les cellules du cerveau productrices de dopamine et tuer ces dernières, qui jouent un rôle essentiel dans le contrôle des fonctions motrices.
Grâce aux fonds du Programme national de recherche de la Société Parkinson Canada, la neurobiologiste de l’Université Laval Francesca Cicchetti étudie comment l’alpha-synucléine endommagée se déplace d’une cellule à l’autre et favorise la propagation de la maladie de Parkinson. Elle s’intéresse tout particulièrement aux minuscules bulles appelées « microvésicules », qui peuvent s’extraire des cellules. Beaucoup de chercheurs pensent déjà que la maladie de Parkinson commence bien avant la survenue des symptômes de rigidité, de tremblements ou de perte d’équilibre – et que ces problèmes trouvent leur origine à l’extérieur du cerveau.
Les microvésicules peuvent parcourir de longues distances et peuvent contenir des protéines alpha‑synucléine toxiques et contaminer les cellules du cerveau produisant la dopamine. La Dre Cicchetti et ses collègues examineront les différences entre les microvésicules du sang des personnes atteintes de Parkinson et celles présentes dans des échantillons provenant de sujets sains. S’ils découvrent des différences, comme dans la quantité de microvésicules présentes, cette particularité pourra leur servir de biomarqueur susceptible d’être transposé en test de diagnostic précoce de la maladie. La mise en cause de ces microvésicules dans la diffusion de l’alpha-synucléine donnerait également aux chercheurs qui formulent des médicaments une nouvelle cible pharmacologique ou thérapeutique susceptible de stopper la propagation de la maladie.
« Penser que ces petites entités issues des cellules du sang peuvent transporter ces grosses protéines et contribuer ainsi à la propagation de la maladie constitue une nouvelle hypothèse encore à explorer », explique Dre Cicchetti.
Dre Cicchetti, qui s’intéresse également à la maladie de Huntington, trouve encourageant de voir toute la recherche collaborative effectuée actuellement dans divers domaines. Cette collaboration suscite des idées et des approches nouvelles en vue de découvrir les causes et de concevoir des tests de diagnostic et des cibles thérapeutiques potentielles. La Dre Cicchetti a vu la recherche faire des pas de géant dans la compréhension des mécanismes moléculaires de base responsables de ces maladies depuis les 12 années qu’elle œuvre comme chercheuse dans le domaine.
« Le regroupement de diverses disciplines et l’encouragement donné à la collaboration multidisciplinaire ont vraiment métamorphosé le paysage de notre recherche, dit-elle. J’ai bon espoir que cela accélérera les progrès. »