Recherches sur les champignons : une nouvelle piste pour la maladie de Parkinson

Dre Silke Cresswell
Dre Silke Cresswell

Pour les chercheurs qui travaillent sur la maladie de Parkinson, une nouvelle piste de recherche  surgit : les micro-organismes, incluant les virus, les bactéries et les champignons, qui vivent en nous et sur nous.

À l’Université de Colombie-Britannique, Dre Silke Cresswell, neurologue et professeure adjointe, examine les changements qui se produisent dans le système olfactif et l’intestin bien avant l’apparition des symptômes moteurs classiques de la maladie de Parkinson que sont les tremblements, les raideurs et la difficulté à marcher. Son dernier projet est financé par la Société Parkinson Colombie-Britannique grâce à une subvention de projet pilote de 44 996 $ au titre du Programme national de recherche de Parkinson Canada.

La perte d’odorat, les insomnies et la constipation sont des symptômes que peuvent éprouver les personnes atteintes de la maladie de Parkinson des années ou même des décennies avant l’apparition de troubles du mouvement, mais les cliniciens font rarement le lien entre les uns et les autres.

« Les changements pathologiques du système nerveux de l’intestin sont visibles très tôt », explique la chercheuse.

Dre Cresswell et ses collègues savent que la surface interne du nez et la lumière de l’intestin comptent une forte densité de microbes servant d’interface entre l’environnement et le corps humain.

« Il s’avère que les microbes surpassent par un facteur de 100 le nombre de cellules humaines, précise-t-elle. Notre système contient un plus grand nombre de microbes que de cellules humaines. »

Dre Cresswell se demande maintenant si les champignons intestinaux ont une incidence sur le développement de la maladie de Parkinson. Elle examine des prélèvements fécaux et nasaux de personnes atteintes de la maladie et de personnes non atteintes pour vérifier si des changements aux champignons pourraient avoir un lien avec la maladie de Parkinson et ses symptômes, comme les tremblements, la rigidité, la constipation, la dépression et une altération du jugement et du raisonnement.

Si ses recherches établissent un lien entre les champignons et les symptômes de la maladie de Parkinson, elles pourraient ouvrir la voie à des études de suivi visant à examiner les mécanismes par lesquels les champignons influencent le développement de la maladie. Cet axe de recherche pourrait mener au traitement des champignons par des médicaments antifongiques pour vérifier si l’élimination des champignons ou la réduction de leur nombre dans le corps élimine également la maladie de Parkinson.

Sinon, il pourrait également être possible d’accroître le nombre de microbes dans le corps, comme peuvent le faire les probiotiques.

« Ce qui serait vraiment stimulant, ce serait de pouvoir traiter de façon précoce les personnes à risque élevé de développer la maladie de Parkinson.

La détermination du rôle que joue le microbiome humain dans la maladie est réellement une nouvelle piste pour la médecine.

Étant donné que nous pouvons facilement y avoir accès et le modifier, il offre un riche potentiel de traitement », conclut-elle.

Vous pouvez lire de plus amples renseignements sur les autres chercheurs récemment financés par le Programme de recherche de Parkinson Canada en consultant la section sur la recherche du site www.parkinson.ca.