Célébrée le 11 février, la Journée internationale des femmes et des filles de science reconnaît le rôle des femmes et des filles de science, non seulement en tant que bénéficiaires, mais aussi en tant que protagonistes du changement.
Après avoir reçu une formation en sciences, la présidente et directrice générale de Parkinson Canada, Karen Lee, a obtenu son doctorat en médecine cellulaire et moléculaire à l’Université d’Ottawa. Elle est une leader et un excellent exemple pour les femmes dans le domaine des sciences. Karen Lee sait mettre les chercheurs en contact avec la communauté, et sa passion est renforcée par son engagement en faveur de l’égalité des sexes dans le secteur et au-delà.
Ce mois-ci, nous sommes fiers de mettre en lumière les histoires de quelques-unes des femmes remarquables dont les recherches sont soutenues par Parkinson Canada.
Pooja Gandhi
Pooja Gandhi est orthophoniste et candidate au doctoral à l’Université Health Network. Elle espère que ses recherches sur une thérapie basée sur des exercices appelée « déglutition active », une thérapie de rééducation bien établie pour les victimes d’accidents vasculaires cérébraux, aideront les personnes qui vivent avec la maladie de Parkinson.
Elle pourra mesurer les progrès réalisés en effectuant d’abord des radiographies de la gorge des personnes qui déglutissent pour déterminer les déficiences physiologiques, puis en faisant suivre aux participants un cours visant à renforcer les muscles de la gorge et à augmenter la pression de la langue.
Si la thérapie « déglutition active » est aussi efficace que Pooja Gandhi l’espère, elle aiderait à prévenir l’aspiration, permettant ainsi aux patients de manger et de boire normalement et de participer à des activités sociales.
Pooja Gandhi explique son parcours dans les sciences a été « guidé par les femmes ». « Tout a commencé avec ma mère, qui m’a poussé à réaliser mes rêves. »
Ses choix ont également été influencés par le fait de voir son grand-père éprouver des difficultés à manger et à boire à mesure que sa maladie de Parkinson progressait.
Au début de mon parcours scientifique, je me suis rendu compte que ce qui me passionnait le plus était l’application de la science en milieu clinique; l’orthophonie s’est imposée comme une évidence.
Pooja Gandhi ne manque pas de citer les mentores qui ont eu un impact significatif sur sa carrière, notamment la docteure Catriona Steele, qui a supervisé son doctorat, et sa mentore privilégiée, la docteure Emily Plowman, qui l’a aidée à devenir une meilleure clinicienne et chercheuse.
« Ces femmes ont contribué à mon développement professionnel en démontrant l’importance de collaborer et de communiquer efficacement », a-t-elle expliqué. « Elles m’ont appris à toujours placer les intérêts de nos patients et de ceux avec qui nous travaillons au cœur de notre travail. À l’avenir, j’espère pouvoir faire de même, en offrant un mentorat et un soutien significatifs à d’autres qui se trouvent à ma place et qui cherchent à se faire une place dans ce milieu. »
À propos de la recherche de Pooja Gandhi
Docteure Silke Appel-Cresswell
À l’université de la Colombie-Britannique et en collaboration avec ses collègues de l’Université de Calgary, la docteure Silke Appel-Cresswell, neurologue et professeure agrégée, utilise des outils de dépistage à haute résolution pour étudier les bactéries dans les intestins des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Cette colonie de bactéries, de champignons et de virus est connue sous le nom de microbiote.
La docteure Appel-Cresswell s’est toujours intéressée à la nutrition et au potentiel des interventions liées au mode de vie, comme l’alimentation et l’exercice, pour retarder l’apparition de maladies, notamment la maladie de Parkinson. Elle est membre fondatrice du BC Brain Wellness Program, qui établit des approches de style de vie cliniquement pertinentes pour accompagner le traitement médical.
Les milliards de micro-organismes vivant dans notre tube digestif peuvent contribuer de manière significative à la maladie de Parkinson, certaines souches provoquant une inflammation ou permettant à un trop grand nombre de protéines toxiques de passer de l’intestin au cerveau.
« Selon les preuves que nous avons jusqu’à présent, il semble que le microbiote des personnes atteintes de la maladie de Parkinson soit différent de celui des personnes qui n’en sont pas atteintes », a-t-elle affirmé.
Si elle peut confirmer les mécanismes liant les bactéries intestinales à la maladie de Parkinson, son travail pourrait mener à des traitements qui s’attaquent au dysfonctionnement de l’intestin. La recherche pourrait également aboutir sur des recommandations en matière de modification du régime alimentaire, comme les régimes de type méditerranéen ou les probiotiques.
La mission personnelle à multiples facettes de Silke Appel-Cresswell visant à prévenir les maladies neurodégénératives en tant que clinicienne et chercheuse lui permet de mener une carrière significative et enrichissante. Cependant, celle-ci exige de longues heures de travail, et elle admet qu’il est souvent difficile de trouver un équilibre sain entre vie professionnelle et vie privée.
Silke Appel-Cresswell a participé à une recherche sur le genre et la réussite liée au financement qui a démontré qu’il existe un déséquilibre permanent entre les hommes et les femmes en matière de potentiel de recherche. Les résultats ont montré qu’au début de leur carrière, le potentiel de recherche des hommes et des femmes est égal, mais qu’il diverge par la suite. Pourquoi?
« Je pense qu’il existe plusieurs raisons à cela, notamment les préjugés sexistes et le fait que les femmes sont souvent mises à l’écart pendant les années cruciales où elles essaient d’obtenir une titularisation ou des subventions, ce qui coïncide souvent avec le moment où elles fondent une famille », a expliqué Silke Appel-Cresswell. Si l’on est aujourd’hui davantage sensibilisé aux exigences concurrentes de la carrière et de la famille, elle est convaincue qu’il reste encore du chemin à parcourir.
« Il est important de disposer de réseaux de soutien, de mentors féminins et masculins qui vous encouragent activement. Nous devons combler ce fossé entre les dirigeants qui perpétue la sous-représentation des femmes aux postes de direction. Il est également essentiel de disposer de soutiens pour lutter contre le danger réel d’épuisement professionnel. »
À propose de la recherche de la docteure Appel-Cresswell
Janelle Drouin-Ouellet, Ph. D.
La neurobiologiste Janelle Drouin-Ouellet sait depuis l’âge de 16 ans qu’elle veut être chercheuse dans le domaine médical. Sa passion pour la thérapie de remplacement cellulaire l’a poussée à entreprendre des recherches sur la maladie de Parkinson. Son objectif, et la recherche pour laquelle elle a reçu le prix John McEown Parkinson Canada du nouveau chercheur, est de fournir un moyen précis d’étudier l’âge comme facteur de risque de la maladie de Parkinson.
La technique que Janelle Drouin-Ouellet a développée, appelée reprogrammation neuronale, permet de transformer les cellules de la peau en cellules cérébrales, la marque de vieillissement de ces cellules restant la même que celle du donneur.
Grâce à une variété de cellules cérébrales « âgées », elle pourra étudier les causes du déclin des systèmes de survie des cellules cérébrales lié au vieillissement, ainsi que les raisons pour lesquelles les mitochondries présentent des dysfonctionnements, entraînant la mort des cellules cérébrales qui produisent de la dopamine.
Janelle Drouin-Ouellet utilisera près de 40 lignées différentes de cellules de patients qui produisent de la dopamine, la substance chimique du cerveau qui joue un rôle déterminant dans la maladie de Parkinson, qu’elle exposera à différentes causes potentielles de la maladie, des pesticides à une protéine spécifique qui provoque la mort des cellules cérébrales. Son objectif? Développer des traitements personnalisés.
Janelle a été inspirée par deux superviseures qu’elle considérait comme des modèles, aussi bien dans sa vie privée que dans son travail.
« Elles ont eu un impact considérable sur ma façon d’aborder la science et sur ma conviction que je ne dois pas être limitée par mon genre. »
Maintenant qu’elle dirige son propre laboratoire, elle fait profiter de ses expériences les femmes qui travaillent sous sa supervision.
« J’essaie de créer un environnement sûr dans le laboratoire, où être une femme n’est pas un obstacle de plus à surmonter. C’est un environnement égalitaire. »
Parkinson Canada s’engage à encourager les femmes et à leur donner les moyens d’accéder aux carrières dans le domaine des STIM, et soutient l’initiative incarnée par la Journée internationale des femmes et des filles de science de l’UNESCO.
À propos de la recherche de Janelle Drouin-Ouellet